Château Rauzan-Gassies et Twins : qui se ressemble, s’assemble !

La maison de négoce Twins partage avec le Château Rauzan-Gassies une particularité peu commune : celle d’être dirigée par des jumeaux. 

Twins et Rauzan-Gassies, des trajectoires en miroir

Anthony Moses s’en amuse. Il ne compte plus le nombre de fois où des clients l’ont confondu avec son frère, Sébastien, avec qui il co-dirige la maison de négoce Twins. Du tac au tac, Anne Françoise Quié réplique avec un grand sourire : « Nous, c’est moins fréquent ! » Il est vrai qu’il est plus difficile de se tromper entre Jean-Philippe et sa sœur, des faux jumeaux mais deux vrais passionnés par Rauzan-Gassies, second Grand Cru Classé de Margaux

Alors, qu’est-ce que cela apporte de travailler avec son jumeau ? Pour Twins, la réponse d’Anthony fuse : « Cela nous soude. Nous pouvons avoir des désaccords, mais qui sont très vite réglés. La confiance qui nous unit est plus forte que tout ». 

À Rauzan-Gassies, la gémellité est aussi un ‘petit truc en plus’, qui fait gagner en efficacité : « Soudés est le bon mot. On sait qu’on a les mêmes objectifs. Ensuite, chacun prend son chemin pour les atteindre », précise Jean-Philippe Quié. Car chez les jumeaux Quié, les routes se sont quelque peu chevauchées. Si de formation, Jean-Philippe a un profil commercial, c’est finalement du côté technique qu’il s’est épanoui. Alors qu’Anne Françoise, diplômée en œnologie, s’est tournée vers la commercialisation en activité principale.

Chaque génération apporte sa pierre

Au-delà de la gémellité, les jumeaux Moses et Quié partagent aussi la dimension familiale de leur activité. Négociants d’un côté, vignerons de l’autre, les pères et les grands-pères respectifs se sont souvent croisés sur la Place de Bordeaux

À Rauzan-Gassies, l’aventure familiale a débuté avec Paul Quié en 1946. Ce grand-père est resté dans les mémoires comme « le Visionnaire », celui qui a cru dans l’avenir du Médoc, région viticole au passé prestigieux, mais éreintée par des années de guerre. 

Si le grand-père avait la vision, c’est le fils qui lui a donné corps dans les années 1970 et 1980. Anne Françoise et Jean-Philippe surnomment d’ailleurs leur père « le Bâtisseur ». Eux se voient plutôt comme « des Orfèvres ». Le travail mené par les deux générations précédentes leur permet de concentrer leurs efforts sur les moindres détails.

« C’est ce qu’on appelle entre nous « ciseler les vins ». Aujourd’hui, un Grand Cru Classé doit être l’objet de toute une minutie quotidienne. C’est une exigence d’artisan et je pense que c’est le rôle de notre génération. »

Anne Françoise Quié.

Chez Twins, chaque génération se doit aussi de rendre meilleur ce qui lui a été donné. Comme dans une course de relais, chaque participant cherche à gagner du terrain, avant de transmettre le témoin. Sébastien Moses le voit comme « une mission ». Et de cette responsabilité découle une façon bien particulière de mener les affaires. 

Stratégie de long terme, fidélité : les entreprises familiales cultivent une forme de simplicité. Elles ont aussi la particularité d’être incarnées

« La distribution a beaucoup changé avec le développement d’internet. Je pense qu’aujourd’hui le grand défi est d’arriver à conserver ce lien, cet intuitu personae, entre le producteur et le consommateur final. Nous cherchons à créer un moment autour d’un produit vivant et c’est je pense l’ambition de notre génération. »

Sébastien Moses

Et Anne Françoise Quié de conclure dans un éclat de rire communicatif : « Si après trois générations nous n’y arrivons pas, ça ne va pas aller ! »

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